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Déréalisation / dépersonnalisation : le témoignage de guérison de Laura

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation se caractérise par un sentiment d’irréalité ou d’étrangeté par rapport au monde extérieur (déréalisation) ou par rapport à soi-même (dépersonnalisation). Les personnes qui en souffrent se découragent facilement face aux témoignages négatifs présents sur internet. J’ai donc décidé de recueillir des témoignages de guérison pour contrebalancer un peu tout ça. Laura a généreusement accepté de m’aider dans cet objectif. Elle nous raconte sa victoire face à la déréalisation / dépersonnalisation 🙂 

 

Coucou Laura, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?  

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Je m’appelle Laura, j’ai 27 ans, je suis actuellement commerciale dans le petit électroménager et je vis sur Lyon. Je suis une personne très positive, qui aime rire, sourire, avoir plein de projets et être entourée de sa famille et ses amis.

 

 

 

 

Comment la déréalisation / dépersonnalisation est entrée dans ta vie ? 

Mon copain et moi, nous avons décidé de quitter nos jobs respectifs et nos logements pour partir faire le tour de l’Asie pour une durée indéterminée. Le projet était de découvrir l’Asie, de profiter de la vie et de réaliser ce rêve de « je quitte tout pour faire le tour du monde ». Nous avons donc quitté nos jobs, nos appartements et notre petit quotidien à Lyon.

Tellement portée par ce projet, et tellement dans l’attente d’un voyage extraordinaire et merveilleux, je n’avais qu’une idée en tête, me voir dans cet avion, partir en Asie à l’aventure.

Au mois de février, nous sommes partis direction Bangkok sans aucun stress, avec un billet aller et nos sacs sur le dos, direction l’aventure !

Puis depuis ce rêve, la réalité m’a rattrapé : en arrivant en à Bangkok j’étais heureuse à un niveau presque le plus haut qu’il puisse exister. Nous avons pris un taxi puis le moment d’après mon cerveau s’est mis à paniquer et je me suis dit « mais qu’est-ce qu’on fout là ? ». Tout me paraissait étrange, presque irréel, comme si je savais que j’étais arrivée en Asie mais que je ne savais pas si c’était réel ou non. Je savais que j’étais dans ce taxi, avec mon copain, mais je n’arrivais plus à être dans le monde réel et j’étais comme éloignée de la réalité. C’était comme si un voile s’était mis entre le monde et moi et que j’explorais sans pouvoir vivre.

J’ai essayé de me calmer et de me raisonner en me disant que j’étais fatiguée avec le trajet et le décalage horaire mais la seule chose qui me trottait dans la tête en boucle était que je ressentais des sensations d’irréalité et je ne pouvais pas le contrôler, j’étais focalisée là-dessus.

Puis des questions et ruminations ne m’ont plus quittées, malgré l’énorme travail sur moi-même que j’essayais de faire pour ne plus y penser : « et si je restais à côté de la plaque et que tout ce projet était gâché ? », « et si je gâchais la joie et le bonheur de mon copain ?», « combien de temps vais-je me sentir mal ? », « vais-je pouvoir me sortir de cet état par moi-même ou est-ce que mon inconscient va continuer à en faire des siennes ? ». Toutes ces questions tournaient dans ma tête alors que j’étais en train de vivre le rêve de ma vie.

Les jours ont passés, nous sommes arrivés au Laos. Chaque jour, du matin au soir, mon état ne s’améliorait pas et m’inquiétait de plus en plus. J’étais à l’autre bout du monde et j’avais la simple impression que je devais SURVIVRE. Il ne s’agissait plus de vivre et de prendre du plaisir mais simplement de survivre pour ne pas tomber.

Se sentir hors de contrôle, pas soi-même et dans l’angoisse permanente est un sentiment très difficile à contrôler, c’est comme si quelque chose prenait le contrôle de mon cerveau et de mes pensées sans que je puisse le contrôler. Mais avec un gros travail sur moi-même j’étais persuadée que j’arriverai à en sortir et à redevenir « moi-même ».

J’étais tellement focalisée sur mon mal-être et sur comment faire pour aller mieux que je n’arrivais plus à être moi même : une personne qui aime rire, une personne affectueuse, une personne qui a toujours le sourire, qui est toujours partante pour tout et une personne vivante, tout simplement. A la place, j’étais tellement focalisée sur mes angoisses et mon souhait de ne pas gâcher le voyage de mon copain, que j’étais littéralement épuisée, chaque jour, du matin au soir, avec en plus la culpabilité que notre rêve soit complètement gâché.

J’ai tenu, un mois, avec des moments plus ou moins difficiles, jusqu’à ce la situation sanitaire liée au COVID nous oblige à rentrer. Puis j’ai vécu 2 mois de confinement dans cet état. Chaque jour où je me levais était une souffrance, du matin au soir. J’avais la sensation que je ne redeviendrai plus jamais comme avant, que quelque chose clochait chez moi, que j’avais un problème psychologique et que je ne survivrai pas si je devais rester coincée dans cet état.

J’ai consulté beaucoup de forums pour comprendre que ce que j’avais avait un nom : la déréalisation.  

Comment se manifestait la déréalisation / dépersonnalisation chez toi ?  

J’avais comme un voile devant les yeux, c’était comme si je pouvais regarder ce qu’il se passait sans vivre pleinement. J’étais vraiment éloignée de la réalité et je me demandais également si j’existais vraiment ou si j’étais en train de rêver. Et quand je réalisais que c’était vrai, je me demandais à chaque seconde « est ce que ça va passer un jour ou vais-je rester coincée dans cet état ? ». 

Ces sensations s’accompagnaient d’une fatigue extrême, je pouvais dormir toute la journée mais je ne le faisais pas car je savais que si je faisais ça, j’allais tomber et ne pas me relever. Ensuite, j’avais le cœur qui battait toute la journée très fort, les jambes lourdes, une envie de vomir constante et l’envie constante de pleurer sur mon sort. J’ai également fait des énormes crises d’angoisse qui me faisaient tomber par terre tellement elles étaient fortes.

L’état dans lequel je me trouvais m’anesthésiait également toutes mes émotions, je ne ressentais plus de joie, de sentiments, ou de motivation et d’intérêts dans toutes mes activités.

Le plus difficile à vivre était de voir mes parents tristes et désemparés face à mon état. J’avais même du mal à parler à mon copain de ce que je vivais car c’était incompréhensible, même pour moi. J’étais à la fois entourée mais à la fois seule au monde, coincée dans cet état affreux, horrible.

Comment as-tu mis en place le processus de guérison ?  

Puis un jour, j’ai découvert le livre de Laura. Son livre décrivait exactement au mot près l’état dans lequel je me trouvais. Ca m’a déjà énormément rassurée, j’ai compris que la seule personne qui pouvait m’aider c’était moi, je ne devais pas continuer à faire persister mon trouble. J’ai donc mis en application son livre, tous les jours, dans ce combat permanent.

J’ai compris grâce à ce livre ce qu’il m’était arrivé. J’ai compris que je me suis mise une pression énorme à faire ce voyage inconsciemment. Je pensais consciemment que ce serait facile, mais mon inconscient m’a rattrapé. J’ai compris que d’un coup mon cerveau a pris peur et a créé une barrière pour me protéger. Et effectivement, c’est en reprenant une vie normale après le confinement que j’ai réussi à revenir à moi.

Je me suis également fait aider par des professionnels : j’ai tout d’abord suivi une thérapie cognitive et comportementale qui ne m’a pas forcément donné de résultats à ce moment. Puis j’ai consulté une psychologue et une psychiatre. J’ai pris un anti-dépresseur et un neuroleptique qui m’ont aidé à casser ce cercle vicieux « stress ⇒ déréalisation ⇒ stress ».

Le remède le plus efficace est de toujours persister, ne jamais baisser les bras. Je savais que si je baissais les bras ne serait-ce qu’une seconde, je pourrais ne jamais me relever. Le livre de Laura m’a permis de garder confiance en la guérison, et je me battais tous les jours pour me relever.

 Comment te sens-tu maintenant ?  

Je peux vous dire qu’aujourd’hui, je suis redevenue moi-même. Je suis sortie complètement de l’enfer et je me sens si forte ! Je sais que je ne suis pas à l’abri que ça recommence mais si ca revient un jour, je me rebattrais de la même manière que je l’ai fait. Je suis fière de moi aujourd’hui parce que se battre avec soi-même est très dur et je n’ai rien lâché, jamais ! Et aujourd’hui mes efforts ont payé car ma vie a repris son cours, avec plein de nouveaux projets, et bien sûr, je n’aurais pas peur de retourner voyager.

Quel serait le meilleur conseil que tu pourrais donner aux personnes qui essayent de guérir de la déréalisation / dépersonnalisation ? 

Ne baissez jamais les bras !

C’est tentant de tout laisser tomber et de baisser les bras mais la vie est belle, vous avez plein de belles choses qui vous attendent. Ne laissez pas votre inconscient prendre le contrôle de votre vie. Et peu importe le temps que ça prendra, une période meilleure vous attend et cela ne dépend que de vous !

Un grand merci à toi d’avoir accepté de participer à ce projet, j’ai trouvé ton témoignage super touchant 🙂 

 

Si vous avez envie, vous aussi, de partager votre histoire de guérison, n’hésitez pas à me contacter. Le net manque cruellement de témoignages positifs en rapport avec la déréalisation / dépersonnalisation et cela freine trop souvent la confiance de ceux qui essayent de s’en sortir. Merci ! 🙂 

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