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Déréalisation / dépersonnalisation et peur de la schizophrénie

La peur de la schizophrénie est extrêmement courante chez les personnes qui souffrent de déréalisation / dépersonnalisation. Et quoi de plus normal que de remettre sa santé mentale en question quand on fait face à des symptômes aussi déconcertants ! Pourtant, même si cette peur est compréhensible, elle est totalement injustifiée. Je vous explique pourquoi. 

 

« J’ai peur de devenir schizophrène »

Lorsque vous souffrez de déréalisation / dépersonnalisation, votre perception de la réalité est distordue, tout autour de vous semble bizarre et irréel, même le reflet que vous voyez dans le miroir semble vous jouer des tours, … 

La première explication qui vous vienne en tête pour expliquer toutes ces sensations étranges est que vous soyez en train de devenir fou. Cette peur de la schizophrénie peut devenir obsédante et engendrer des angoisses terribles ! 

Je suis passée par tout cela moi aussi… Face à mes symptômes, j’étais persuadée que j’étais entrain de devenir folle. J’avais beau m’être renseignée sur les symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que ce que je vivais était vraiment trop bizarre, trop intense, trop effrayant. Je me sentais déconnectée des autres, de la réalité, de ma propre vie. A ma connaissance, le seul mot qui pouvait se rapprocher d’une telle expérience, c’était le mot « folie ». 

Et ce mot me faisait tellement peur… ! Je luttais perpétuellement pour rester du bon côté de la barrière, pour m’accrocher à la réalité et rester saine d’esprit. Mais j‘avais constamment l’impression qu’à la prochaine émotion un peu trop intense, à la prochaine angoisse mal gérée ou au prochain symptôme un peu trop fort, ça en serait fini pour moi. Le lien qui me rattachait encore un peu à la réalité allait totalement se briser, et la schizophrénie remporterait la bataille. Je m’imaginais finir internée de force de hôpital psychiatrique, sans qu’aucun retour en arrière ne soit possible… 

Et pourtant, je peux vous dire aujourd’hui qu’aucune de ces peurs ne s’est réalisée. Je ne suis pas devenue schizophrène, ni folle d’aucune autre manière. Au contraire, ma santé mentale n’a fait que s’améliorer au fil des années 🙂 Et le fait d’avoir appris à mettre la bonne étiquette sur mes sensations a énormément contribué à cette évolution positive. 

Aujourd’hui, il me parait totalement clair que les symptômes de la déréalisation / dépersonnalisation n’indiquent pas un début de schizophrénie, de même qu’ils ne conduisent pas à la schizophrénie ! Il s’agit de deux troubles bien distincts. 

 

Les différences entre la schizophrénie et la déréalisation / dépersonnalisation

 
Pour vous aider à y voir plus clair et peut-être commencer à vous rassurer, j’ai repris ci-dessous les différences principales qui existent entre ces deux troubles : 
 
 

Différence n°1 : Trouble psychotique incurable VS trouble anxieux réversible

La schizophrénie est un trouble psychiatrique sévère et incurable. Les médicaments qui permettent de contrôler les symptômes comportent des effets secondaires lourds et doivent être pris à vie. 

La déréalisation / dépersonnalisation est un trouble anxieux qui peut parfaitement être soigné (même sans l’aide de médicaments) une fois qu’on en a bien compris les mécanismes. 

 

Différence n°2 : présence de délire VS absence de délire

Dans la schizophrénie, il y a présence de délire. L’individu peut par exemple être persuadé que des messages télévisuels lui sont personnellement adressés, qu’il est l’auteur d’une invention géniale que personne ne veut reconnaître, qu’on lui a injecté une puce pour contrôler ses faits et gestes, etc. Il est obsédé par une idée qu’il a créée de toutes pièces tout en étant certain qu’elle est vraie. Il ne sait plus distinguer le réel de l’imaginaire. 

Dans la déréalisation / dépersonnalisation, il n’y a pas de présence de délire. Même si ses perceptions sont subtilement altérées, la personne reste tout à fait capable de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. 

 

Différence n°3 : Hallucinations VS légères distorsions

La schizophrénie s’accompagne généralement d’hallucinations. Une hallucination se définit comme une perception sensorielle en l’absence de stimulus externe. C’est-à-dire qu’un schizophrène voit ou entend des choses qui n’existent pas. 

Dans la déréalisation / dépersonnalisation, les altérations perceptives sont plus proches de légères distorsions (par exemple : avoir la vision floutée, voir un objet plus proche ou plus lointain qu’il ne l’est réellement, avoir la sensation que le temps se ralenti, etc) que de réelles hallucinations.

 


Voilà, j’espère avoir réussi à vous rassurer un minimum quant à votre peur de la schizophrénie. La déréalisation / dépersonnalisation et la schizophrénie sont deux troubles bien différents. Remettre la bonne étiquette sur vos symptômes est un premier pas pour diminuer votre anxiété et vous engager sur la voie de la guérison 🙂 

 

Si vous souhaitez aller plus loin, j’ai écrit un guide complet pour guérir de la déréalisation / dépersonnalisation

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