Témoignage de guérison déréalisation dépersonnalisation

Déréalisation / dépersonnalisation : le témoignage de guérison d’Arnaud

Le trouble de déréalisation / dépersonnalisation se caractérise par un sentiment d’irréalité ou d’étrangeté par rapport au monde extérieur (déréalisation) ou par rapport à soi-même (dépersonnalisation). Les personnes qui en souffrent se découragent facilement face aux témoignages négatifs présents sur internet. J’ai donc décidé de recueillir des témoignages de guérison pour contrebalancer un peu tout ça. Arnaud a généreusement accepté de m’aider dans cet objectif. Il nous raconte sa victoire face à la déréalisation / dépersonnalisation 🙂

 

Coucou Arnaud, merci de nous partager ton témoignage de guérison. Pourrais-tu te décrire en quelques mots ? 

 

Je me prénomme Arnaud, j’ai 53 ans, marié, père de 3 enfants. J’ai une  activité professionnelle qui m’amène à me déplacer sur tout le territoire français assez régulièrement. Je forme des jeunes qui viennent d’être embauchés dans mon entreprise. Mon métier est très riche en rencontres et échanges. 

 

 

Comment la déréalisation / dépersonnalisation est entrée dans ta vie ? 

En septembre 2019, j’ai eu une déchirure de la rétine très conséquente. J’ai subi une opération en urgence. Tout a été fait pour me redonner une certaine vision. 

Quelques jours après l’opération, j’ai commencé à ressentir une «bizarrerie». Je ne comprenais pas  trop comment définir ces premiers symptômes (impression d’être déconnecté). J’ai compris plus tard que c’était dû à un choc post-opératoire.  

Fin octobre, je décide de reprendre mon activité professionnelle. Je me rends compte rapidement que « cela ne colle pas ». Je me remets donc à arrêter le travail le 15 novembre. A partir de là vont suivre 6 mois  très très compliqués. 

Je commence la tournée des « docteurs » en leur expliquant ce que je ressens, sans réponse de leur part, hormis le fait de me prescrire des anxiolytiques et un traitement pour la dépression. On me diagnostique même un burn-out.

Plus les jours passent, plus le mal est profond, plus je m’enfonce. Je suis à moitié drogué par les médicaments, sans réponse sur mon état de santé. J’essaie néanmoins de trouver des palliatifs : magnétiseur, hypnothérapeute, acupuncteur, etc. Rien n’y fait, toujours cette déconnexion. 

Les jours passent, le mal s’ancre en moi, le peur me gagne, je ne sors plus de chez moi, devant la télé je n’attends qu’une chose : que je me couche avec un cachet pour dormir. Sortir de chez moi devient compliqué, aller à ma boite aux lettres chercher le courrier devient compliqué. Quoi que je fasse, j’ai l’impression d’être livré à moi-même, sans explication, sans solution. J’ai l’impression que ma vie professionnelle, familiale, va s’arrêter. J’en suis même arrivé à me faire hospitaliser quelques jours dans un hôpital spécialisé. 

Comment as-tu mis en place le processus de guérison ? 

En tombant sur un article sur le net. J’ai téléchargé ton guide pour essayer de trouver une explication et une solution pour en sortir. A la première lecture, je commence à cerner et à retrouver des analogies avec mes symptômes. Enfin des premières réponses ! 

Essayer de lutter contre la déréalisation est pire que de faire avec. Je lis et relis ton ouvrage et je commence à mettre en place une mécanique pour m’en sortir :

  1. Je réduis fortement les anxiolytiques (une saloperie)
  2. Je me force à sortir de chez moi, d’abord 500 mètres, puis 1 km,… et puis ça devenait dur (on a l’impression d’être dans un monde avec un filtre devant les yeux). 
  3. Moi qui adorait faire du VTT, je le ressors et idem : 2km, puis 3km… Un peu plus à chaque fois, c’est dur mais je m’accroche. Si je ne me fais pas violence, si je ne me bouge pas le cul, je sais que ça va mal finir. Mon épouse est à mes côtés, elle essaie de tout faire pour m’aider.
  4. Je commence à entrevoir une sortie. Je me lève normalement vers 8h00, j’arrête de me mettre devant la télé, je me force à sortir, à marcher, à rentrer dans un magasin. Je reprends le volant de ma voiture (et oui, pendant 3 mois j’étais incapable de conduire…). J’essaie de m’intéresser, d’occuper mon cerveau à recommencer à apprendre, à créer,… Revivre, tout simplement.

C’est dur mais cela produit des effets, je commence à retrouver un certain plaisir, minime mais réel. La fatigue est toujours là mais je commence à retrouver un certain équilibre, fragile mais réel. Le basculement : je décide de reprendre mon activité à mi-temps début juin, puis à temps complet en août. Retrouver mes collègues de travail, recommencer à réfléchir, créer… enclenche une mécanique positive. 

Comment te sens-tu aujourd’hui ? 

J’ai retrouvé mes pleines capacités, la joie de vivre tout simplement. J’ai retrouvé toutes mes sensations, je me suis débarrassé de ces fausses informations que le cerveau nous envoie (déréalisation). Je me suis également débarrassé de tous ces médicaments qui m’ont peut-être aidé à un moment mais qui sont à arrêter. 

Quel serait ton meilleur conseil pour les gens qui essayent de se sortir de la déréalisation / dépersonnalisation ? 

La déréalisation, on en guérit, c’est sûr. J’en suis sorti et on a une force en soi décuplée suite à cette épreuve. Il faut croire en soi et en sa capacité à reprendre le contrôle de soi-même. 

La déréalisation, ce n’est pas une maladie. C’est un état que le cerveau crée à un moment suite à un hyper-stress (un choc opératoire dans mon cas) pour se protéger. Le cerveau se déconnecte provisoirement pour se protéger. Le conseil est de ne pas lutter contre mais de vivre avec, tout ceci n’est qu’une illusion que le cerveau nous envoie. Si toutes les dix secondes, on se pose la question « est-ce que je déréalise ? », c’est cuit, on ne s’en sort jamais. Il faut se mettre un coup de pied au cul, ne plus s’écouter. 

Le plus dur, c’est de se raccrocher à la vie de tous les jours. Mais c’est juste une mécanique à remettre en route. J’ai cru à un moment que ça allait s’arranger tout seul, que j’allais me lever le matin et me dire que tout était revenu, mais c’est faux. Il faut se retrousser les manches et y croire. Le cerveau est une machine de guerre, il faut lutter contre lui. 

Merci pour ton ouvrage qui m’a aidé à comprendre ce qu’est la déréalisation.

Merci beaucoup Arnaud pour ce témoignage de guérison très inspirant 🙂

Si vous avez envie, vous aussi, de partager votre histoire de guérison, n’hésitez pas à me contacter. Le net manque cruellement de témoignages positifs en rapport avec la déréalisation / dépersonnalisation et cela freine trop souvent la confiance de ceux qui essayent de s’en sortir. Merci 🙂

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3 réflexions sur “Déréalisation / dépersonnalisation : le témoignage de guérison d’Arnaud

  1. CONAN dit :

    Bonjour, mon fils Ian à 17 ans et depuis un Bad-trip il ressent régulièrement les méfaits de la déréalisation. Voulant en savoir plus et cherchant à trouver des outils pour l’aider je suis tombée sur votre site. Arnaud parle d’un livre avec des conseils qui l’ont aidé. Pouvez-vous me donner les coordonnées de ce livre s’il vous plait ?
    D’avance merci pour votre aide,
    Très cordialement,
    Peggy CONAN

  2. Casanovas Jeremy dit :

    Bonjour,
    Bravo pour cette page, j’ai arrêté de regarder tout ce qui touche à la déréalisation sur internet depuis bien des années!
    Ces derniers temps c’est très présent et je me suis dit “tiens on va voir si il y a du nouveau! “
    Je souffre de ce trouble depuis que j’ai à peu près 8 ans suite à un gros malaise vagale, c’était seulement passager et un jour vers mes 25 ans j’ai abusé de stupéfiants et fait un badtrip très violent…
    Le plus gros regret de ma vie car à ce jour j’ai 33 ans et la déréalisation est présente chaque jour !
    Plus de crise d’angoisse, plus de peur, plus de questions “suis-je fou ? “ etc mais c’est présent et je pense que ça ne me quittera jamais malheureusement….
    J’ai eu des périodes vraiment difficiles il y a quelques années accompagné de dépressions, crises de panique…
    Aujourd’hui c’est terminé mais j’ai l’impression de ne pas être la meilleure version de moi même…
    J’essaie d’entreprendre, j’ai monté plusieurs sociétés, je travail énormément et j’essaie d’être ambitieux malgré m’es freins: fatigue constante et grosse difficulté de concentration.
    Aujourd’hui je vais être papa de jumeaux, j’aurai aimé être débarrassé de ça mais malheureusement c’est toujours la …
    Je sais que personne ne le remarque et que je suis plutôt une personne charismatique mais au fond de moi c’est très différent.
    J’aimerai être le meilleur de moi même pour mes jumeaux qui arrivent d’ici quelques mois !
    Je vous souhaitent à tous beaucoup de courage et de bienveillance, bravo à ceux qui en sont délivrés et aux autres çà viendra ou il faudra vivre avec et accepter cela mais ça n’empêche pas d’avancer et d’être heureux, on le ressens seulement différemment.

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