Vous êtes souvent anxieux à propos du futur ? Vous ne pouvez pas vous empêcher d’imaginer tous les scénarios catastrophiques qui pourraient s’y produire ? Alors vous souffrez probablement d’anxiété anticipatoire. Lorsque ce type d’anxiété est envahissant, nos pensées sont essentiellement centrées vers un futur potentiellement menaçant. Nous nous sentons constamment inquiets et vulnérables, comme toujours en proie à un danger imminent.
Dans cet article, je vous explique étape par étape comment sortir de l’anxiété anticipatoire.
Etape 1 : stoppez le processus dès son apparition
De manière générale, quand vous ressassez une même pensée, celle-ci crée de nouvelles connexions neuronales et s’associe à des connexions déjà existantes dans votre cerveau. Par exemple, en anticipant anxieusement une prochaine rencontre amoureuse, vous allez commencer à passer votre mémoire en revue pour retrouver toutes les situations similaires de votre vie qui se sont mal passées. Or plus une pensée à le temps de créer un réseau neuronal dense autour d’elle, plus elle se renforce et devient difficile à déloger.
L’idéal serait donc de parvenir à stopper le processus de l’anxiété anticipatoire dès son apparition. En effet, au plus vite vous repérez la pensée anxieuse, au plus vite vous pourrez l’empêcher de créer des ramifications neuronales, et plus il vous sera facile de vous en débarrasser !
Comment faire, concrètement ? Dès l’instant où vous vous surprenez à anticiper le futur négativement, une sonnette d’alarme doit retentir dans votre tête. Souvent, les pensées qui sont à l’origine de l’anxiété anticipatoire commencent par un « Et si… ? » : Et si je perdais mon emploi ? Et si mon compagnon faisait un accident de voiture ? Et si je faisais une crise d’angoisse lors de ce rendez-vous ? Et si tombais gravement malade ? Et si je me ridiculisais à cet entretien d’embauche ? etc
De même, une sensation de malaise intérieur doit vous alerter. Posez-vous alors la question : « tiens, à quoi étais-je entrain de penser ? ». Vous remarquerez que la plupart du temps, vous étiez en train de vous projeter dans une vision négative du futur.
A ce moment là, dites-vous simplement « STOP ! ». Faites le choix conscient d’arrêter immédiatement de nourrir ces pensées. Une façon simple d’y arriver est de vous refocaliser sur ce que vous étiez entrain de faire. Avec un peu d’entrainement, vous allez perdre l’habitude de vous projeter dans un futur menaçant.
Pour cette première étape, vous faites donc de votre mieux pour ne pas entrer dans le processus de l’anxiété anticipatoire. Si vous n’avez pas réussi à enrayer le mécanisme directement et que les pensées sont déjà devenues envahissantes, pas de panique, on passe aux étapes suivantes. Gardez bien en tête qu’il s’agit d’un apprentissage qui va demander un peu de temps pour être parfaitement intégré.
Etape 2 : Remerciez votre cerveau
Anthony Robbins, expert en développement personnel (dont je vous conseille vivement le best-seller : Pouvoir illimité), explique ceci :
Malgré les apparences, notre cerveau ne fait jamais rien pour nous faire du tort. Par exemple, si nous fumons, ce n’est pas nourrir de quelconques tendances autodestructrices en nous. C’est plutôt parce que notre cerveau a fait une association positive à un certain moment de notre vie : « tiens, si je me sens frustré, déprimé ou anxieux, allumer une cigarette me permet de me détourner momentanément de ces sentiments inconfortables en moi ». Ainsi, il y a toujours une intention positive derrière chacun de nos gestes. Si notre cerveau fait quoi que ce soit, c’est parce qu’il croit que – au moins à court terme – c’est positif pour nous.
Dans le cas de l’anxiété anticipatoire, il s’agit à la base d’un mécanisme normal et adaptatif du cerveau pour assurer notre survie. En fait, notre cerveau se projette mentalement dans le futur pour tenter de prédire les différents scénarios potentiellement menaçants qui pourraient s’y produire. De cette façon, nous pouvons mieux nous y préparer en cherchant à l’avance des solutions pour nous en dégager.
Plutôt que de vous détester pour ce qui se joue en vous, vous pouvez donc commencer par remercier votre cerveau d’essayer de vous protéger de situations inconfortables. En réalité, il fait son job à merveille ! L’idée de cette étape 2, c’est d’apprendre à ne plus lutter contre soi-même. On ne crée par une guerre supplémentaire en nous, alors que c’est déjà assez difficile à vivre comme ça. On essaye simplement de comprendre comment le processus fonctionne, pour ensuite accompagner le changement en douceur.
Etape 3 : Faites de la visualisation positive
L’étape 3 est la plus importante. Son objectif est de réapprendre à votre cerveau à fonctionner autrement, en envisageant l’avenir de manière plus confiante et positive.
Pour cela, vous allez vous entraîner à imaginer un nouveau scénario pour la situation future qui vous cause de l’inquiétude. Vous allez vous projeter mentalement dans cette situation et imaginer que tout s’y déroule à merveille.
Prenons une situation classique en guise d’exemple : vous êtes anxieux à propos d’un entretien d’embauche à venir. En version courte, votre exercice de visualisation positive pourrait donner quelque chose comme ceci :
» J’arrive à l’entretien parfaitement confiant et décontracté. La personne qui me reçoit m’écoute avec intérêt, je peux sentir que le courant passe bien entre nous et que l’ambiance est conviviale. Je suis souriant et sûr de mes capacités ! Finalement, je repars avec un grand sentiment de fierté et la sensation d’avoir pu montrer qui je suis vraiment 🙂 »
L’exercice peut se faire par écrit si vous avez de la difficulté à visualiser. Essayez d’y mettre autant de détails que votre cerveau est capable de le faire quand il anticipe négativement. Vous pourriez, par exemple, vous imaginez ensuite sauter de joie en racontant à votre compagnon à quel point vous êtes satisfait du déroulement de l’entretien. Le plus important est que vous parveniez à ressentir cette sensation de confiance pendant l’exercice, exactement comme si ça s’était déjà réellement produit.
Répétez l’exercice autant de fois que nécessaire dans les jours suivants, idéalement dès vos projections négatives resurgissent. Appliquez-vous à faire vivre cette vision positive à l’intérieur de vous, nourrissez-la autant que vous nourrissez habituellement vos visions anxieuses. En d’autres termes, tentez de créer un circuit neuronal dense autour de cette idée (voir étape 1). De cette façon, elle se renforcera et deviendra de plus en plus facilement accessible à votre cerveau, au détriment de la projection négative.
En vous projetant mentalement dans une situation où tout se passe à merveille, vous faites naître en vous des sentiments agréables dans l’instant présent, plutôt que de l’inquiétude. Mais le plus important est que vous apprenez à votre cerveau à penser autrement. Plus vous répéterez ce type d’exercice, plus il vous deviendra naturel de considérer votre avenir avec confiance et optimisme. Tout est une question d’habitude 😉
Etape 4 : Revenez à l’instant présent
Dans l’anxiété anticipatoire, la pensée fait des prédictions dramatiques du futur en interprétant démesurément les conséquences négatives qui pourraient survenir. Elle peut ainsi tourner en boucle pendant des heures sans déboucher sur rien qui soit réellement utile.
L’étape 4 pour en finir avec ce processus consiste plus en un travail de fond. Il s’agit d’apprendre progressivement à donner moins de pouvoir à ces pensées, en reconnaissant qu’elles n’ont tout simplement aucune réalité. Finalement, de toutes les scènes catastrophiques que vous vous êtes imaginées au cours de votre vie, combien se sont produites ?
Vous n’avez en effet aucun moyen de connaitre le futur : vous ne pouvez que vous y projeter de manière imaginaire. Alors que vous êtes peut-être entouré de votre famille ou confortablement installé dans votre lit, vous vous imposez des émotions désagréables pour une situation imaginaire qui n’est pas entrain de se produire, et qui ne se produira certainement jamais.
Quand vous vous projetez dans un futur négatif, vous vous faites du tort dans l’instant présent. Essayez de prendre profondément conscience que le seul moment que vous vivrez jamais, c’est le moment présent.
On aspire tous à davantage de joie et de sérénité dans notre vie. Pour atteindre notre objectif, il n’y a donc qu’une question à se poser : comment je peux faire en sorte que chacun de mes instants présents soient agréables ?
La clé de cette étape 4, c’est apprendre petit à petit à donner moins de pouvoir à ces pensées, à ne plus les croire, et à réorienter doucement votre attention vers le moment présent.
De manière générale, plus vous allez vous entraîner à resté connecté à l’instant présent, plus votre cerveau va perdre l’habitude de se projeter dans le futur. Quand notre attention est entièrement portée sur le moment présent, le mental se tait et nous pouvons nous sentir en paix intérieurement.
Plusieurs techniques sont à votre disposition pour vous entraîner à cela : la pleine conscience, la méditation, la relaxation,… Je vous conseille également le livre qui est la référence en la matière : « Le pouvoir du moment présent« .
Etape 5 : développez votre confiance en vous et en la vie
La dernière étape pour vaincre l’anxiété anticipatoire, c’est d’apprendre à se faire confiance et à faire confiance à la vie.
Se faire confiance, c’est prendre conscience qu’on a toutes les ressources en nous pour faire face aux situations difficiles qui pourraient se présenter dans nos vies. Et si la situation que vous redoutez le plus devait réellement se produire ? Hé bien faites-vous confiance pour arriver à gérer en temps voulu.
Pour vous y aider, vous pouvez vous repasser en mémoire tous les moments difficiles de votre vie, et notifier la manière dont vous avez réussi à trouver la force en vous pour y faire face. Personnellement je me suis toujours dite que s’il y avait bien UNE chose à laquelle je ne pourrais pas survivre ou qui me conduirait tout droit à l’hôpital psychiatrique, ce serait le décès d’un proche. Finalement, j’en ai vécu un et… je suis restée vivante et saine d’esprit.
L’anxiété anticipatoire nous amène à nous sentir extrêmement faible et vulnérable face au futur. On se projette dans des situations dramatiques et on s’imagine toujours qu’elles vont complètement nous dévaster. Mais la réalité est différente : d’une manière ou d’une autre, on arrive toujours à aller puiser dans nos ressources pour faire face. Profondément, nous sommes tous capables de beaucoup plus de choses qu’on ne le croit (faites de cette phrase un mantra personnel, elle est très puissante).
Faire confiance en la vie, c’est nourrir la croyance que peu importe ce qu’il arrive, cela servira à notre évolution. Chaque embûche qui surgit sur notre chemin peut être considérée comme une occasion d’apprendre et d’évoluer. Parfois on n’arrive pas à le voir directement, mais quand on regarde en arrière, on s’aperçoit facilement que chacune de nos épreuves de vie a participé à nous ouvrir des portes, à nous faire prendre conscience de certaines choses, ou simplement à façonner la personne merveilleuse que nous sommes aujourd’hui. Pour vous familiariser avec cette vision des choses, je vous invite à lire l’article : « Et s’il y avait un cadeau derrière vos angoisses ?«
N’hésitez pas à partager dans les commentaires vos astuces pour en finir avec l’anxiété anticipatoire 🙂
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Merci pour le contenu , je replonge periodiquement dans l angoisse et la depression, et souvant j oubli la porte de sortie comme tu la decrit tres bien ici. A chaque foi on trouve un nouveau pretexte pour dire a non mais cette foi les ‘methodes’ n y pourrons rien… mais c’est parceque on est deja dans l angoisse. j en profite aussi pour dire que ce que tu decris pour l angoisse et ma peur anticipative est aussi vrai pour la depression au moindre signe c est le check permanant et le mm cercle vicieux. merci donc pour ce rappel qui tombe a pic pour moi. et merci pour ta générosité tu n as pas succombé au methode de vente de certain coach qui te parle d une solution pendant 4 page sans jamais la decrire… bref ca donne envie de te soutenir 😉
Coucou Mat, ravie de savoir que mes articles aident. Oui, la guérison définitive commence par une prise de conscience de nos mécanismes néfastes. Un tout grand merci pour ton soutien ! 🙂
Bonjour c’est encore moi 🙂 toujours au prise avec une belle depression et le brain fog qui va avec. ce brain fog et ce qui m irrite le plus et ton guide et tres utiles. D’abord pour ne pas dramatiser sa fait du bien de savoir qu on s’en sort et ensuite pour y trouver des methodes pratiques.
je me permets un retour apres une relecture sur l’auto observations et le fait de rediriger son attention ailleurs.
j’avais commencé la technique avec l intention de me debarasser de ces auto observations et l’anxiété qui va avec. biensur avec une tel approche j’etait toujours dans le combat et le check. ‘c est bon t es parti vilain symptôme ?! ‘
je viens de me dire ‘non mais ne redirige pas ton attention pour échapper a qque chose, redirige la pour simplement revenir a ce qui est la’ pas pour fuir qque chose mais plutôt pour revenir vers qques chose. Et ca passe bcp mieux 🙂 mais comme toujours il faut le sentir pour que ca sonne juste parfois on le fait un peu mechaniquement comme pour éloigner le mauvais sors mais sans conviction. Des jour avec , des jour sans.
bon courage a tous !
Merci beaucoup pour toutes ces informations. Vous donnez du courage et de l’espoir que l’on peut sortir du cercle vicieux des crises d’angoisse.
Merci encore.✌️👍
Pas très français ce que j’ai écrit précédemment. Merci beaucoup pour toutes ces informations.
Vous nous donnez du courage et de l’espoir et nous prouvez que l’on peut sortir du cercle vicieux des crises d’angoisses.
Merci beaucoup.✌️👍