Témoignage de guérison déréalisation dépersonnalisation

Déréalisation / dépersonnalisation : le témoignage de guérison de Lucie

Je vous partage aujourd’hui le témoignage de guérison de Lucie, qui vient s’ajouter à la liste des nombreuses personnes s’étant sorties de la déréalisation / dépersonnalisation 🙂
 

Coucou Lucie, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
 
Je m’appelle Lucie, j’ai 33 ans, je suis professeur des écoles. J’ai arrêté de travailler pour m’occuper de mes deux enfants.
 
Comment le trouble de déréalisation / dépersonnalisation a démarré chez toi ?
 

La première fois en 2016, après une anesthésie générale, et la deuxième fois en 2020 après avoir fait la fête en ayant très peu dormi pendant quelques jours.

Les deux fois ça a duré environ 6 mois.

 

Comment se manifestait la déréalisation / dépersonnalisation chez toi ? 
 
Une impression constante de voir le monde à travers un filtre, ou une caméra. L’impression d’être là sans vraiment être là. De voir ce qui se passe depuis très très loin sans vraiment pouvoir participer.
C’est de loin la sensation la plus étrange qui m’ai été donné de ressentir.
Je voyais également tout « pixelisé ».
La deuxième fois, j’avais des symptômes visuels encore plus forts, il m’arrivait de voir vraiment comme si je regardais dans un kaléidoscope.
Si je regardais dans le miroir j’avais l’impression de voir quelq’un d’autre.
Et une angoisse constante et très forte, empêchant de manger ou de prendre du plaisir à quoi que ce soit.
 
Comment as-tu fait pour enclencher le processus de guérison ? 
 
J’étais déjà suivie en psychanalyse, j’ai également vu de nombreux psychiatres. La première fois j’ai été brièvement hospitalisée. J’ai pris de nombreux médicaments variés, des anxiolytiques, antidépresseurs et neuroleptiques. J’ai essayé de lire des témoignages et de me rapprocher de gens qui avaient vécu la même chose. Le site de Laura m’a fait beaucoup de bien, et de pouvoir lui parler également.
 
Comment te sens-tu à présent ?
 
Je suis hyper épanouie et je suis bien plus heureuse qu’avant. Ces deux épisodes terribles m’ont finalement permis de bouger des choses dans ma vie et de réaliser a quel point c’est agréable de vivre sa vie dans un état « normal ». Désormais tout me paraît plus beau et plus intense, même les plus petites choses de la vie.
Le seul symptômes qui persiste sont les « pixels ». Ça ne me dérange pas vraiment car je ne fixe pas mon attention dessus.
Désormais je pense que si je retournais en déréalisation je n’aurais plus peur car je sais que ça disparaîtra et que j’en sortirai plus grande.
 
Quel serait le meilleur conseil que tu pourrais donner aux personnes qui souffrent toujours de déréalisation / dépersonnalisation ? 
 

Le conseil le plus difficile à suivre et qui est pourtant le meilleur est d’essayer de ne pas y penser, de continuer à faire les choses normalement, même si ça paraît impossible et surtout très bizarre, car on a juste envie de crier d’effroi ou de pleurer. Mais se forcer à « faire comme ci », jusqu’au moment où par petit bout, sans s’en rendre compte, la déréalisation se dissipera. C’est Laura qui m’avait donné ce précieux conseil.

L’autre conseil qui en découle c’est d’éviter de ne parler que de ça. Même si c’est le centre de notre vie à ce moment-là et qu’on ne voit pas comment on pourrait parler d’autre chose, il faut se forcer.

Je pense aussi qu’il faut essayer de se rapprocher de gens qui ont vécu la même chose ou connaissent vraiment le sujet. Les autres sont tout simplement incapables de comprendre ce que l’on vit et ça peut très frustrant d’essayer de leur partager notre détresse.

Enfin, profiter de ce moment pour changer des choses dans sa vie. Tout ce qu’on subit et qui pourrait être évité ou modifié (le boulot, les relations perso…). La déréalisation est selon moi une sonnette d’alarme qu’on ne peut pas éviter.

 

Merci beaucoup à Lucie d’avoir accepté de nous raconter son histoire  🙂 

 

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